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Beyoncé se raconte chez GQ


Elle vient de célébrer son 43ème anniversaire et en profite pour évoquer divers sujets pour le numéro d'octobre 2024 de GQ : business, famille, héritage, art, "il ne s'agit pas d'être parfait mais d'être révolutionnaire". 

Voilà un condensé d'un rare aperçu de qui est Beyoncé et de ce qui l'anime désormais.


Celle que certains considèrent comme froide et moins accessible que ses consoeurs du milieu artistique tient à garder une vie normale.

Elle confie se lèver habituellement vers 6h du matin, profiter de quelques instants pour travailler avant le réveil des enfants, et apprécier "la beauté du chaos qu'offre la vie de parent qui travaille. Notre maison est vivante avec les cousins et amis, les spectacles spontanés et les claquements de dominos. J'essaie de rester constante sur ma santé, en prenant des compléments alimentaires et en mangeant correctement. J'ai arrêté la viande cet été, à part la dinde. J'essaie aussi d'être aussi régulière au sport mais pas aujourd'hui. Peut être demain. Hahaa!"

Depuis le début de sa carrière, il y a plusieurs décennies, elle a compris l'importance d'être bien entourée et de protéger sa vie privée pour sa santé mentale. Mère de trois enfants, elle a su concilier vie de famille et vie professionnelle sous l'oeil du public, en posant certaines limites pour protéger les siens.

"S'il y a bien une chose sur laquelle j'ai travaillé durement, c'est d'être sûre que mes enfants puissent avoir une vie la plus normale et privée possible, en m'assurant que ma vie personnelle ne devienne pas une marque. Il est très facile pour les célébrités de transformer nos vies en performances. J'ai fait l'extrême effort de rester fidèle à mes limites et de protéger ma famille et moi-même. Aucune somme d'argent ne vaut ma paix."

"Nous vivons dans un monde d'accès. On a accès à tellement d'informations, certaines sont des faits et d'autres sont de vraies conneries déguisées en vérité. Nos enfants peuvent aller sur FaceTime et voir leurs amis à n'importe quel moment. Mon mari et moi? On utilisait des cartes prépayées et Skype quand on s'est rencontré. 
Dernièrement, j'ai entendu une chanson realisée par l'IA qui ressemblait vraiment à ma voix et ça m'a  effrayé. Il est impossible de vraiment savoir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas."


Sa réputation de perfectionniste la précède. On peut se demander comment elle gère et considère la célébrité et si celle-ci n'est pas un fardeau ou une prison parfois  :

"Je crée à mon propre rythme sur ce que, je l'espère, touchera d'autres personnes. Je souhaite que mon travail encourage d'autres à apporter leur propre créativité, leur force et leur résilience. Je me concentre sur la narration, le développement et la qualité. Je ne suis pas centrée sur le perfectionnisme mais sur l'évolution, l'innovation et à changer les perceptions.
Travailler sur Cowboy Carter et la sortie de ce nouveau projet ne sont en rien un fardeau. En fait, je ne travaille que sur ce qui me libère. C'est la célébrité qui peut parfois ressembler à une prison. Alors, quand vous ne me voyez pas sur les tapis rouges, et que je disparaîs jusqu'à ce que j'ai quelque chose à partager, vous savez pourquoi."


Après trois décennies dans cette industrie, elle n'a plus rien à prouver mais alors, qu'est-ce qui peut encore la motiver dans ses nouveaux projets?

On l'a connue avec les Destiny's Child pour ensuite bâtir la carrière solo musicale que l'on connait. Depuis quelques années, elle se lance dans diverses aventures entreprenariales. Ivy Park avec Adidas, les parfums, plus récemment les produits capillaires avec Cécred et même l'alcool avec sa marque de whisky SirDavis. Bien plus que des simples business, un lien avec le passé, son héritage.

Une démarche pourtant pas focément facile lorsqu'on est une femme noire arrivant dans des milieux professionnels dans lesquelles elle n'est pas attendue. 
Elle relate le traitement différent évident selon qu'on soit un homme ou une femme. "Quand on reconnaît aux hommes le côté stratège de leur business, on réduit les femmes à n'être que le visage de la marque ou un objet marketing. Je tiens à garder la même approche que j'ai toujours eu dans la musique et j'applique ce que j'ai appris à mes business.
Je suis là pour changer les choses et me focaliser sur la qualité. On a pris notre temps, fait nos recherches et mérité le respect pour notre marque. J'essaie de choisir l'intégrité plutôt que les raccourcis. J'ai appris que le vrai succès n'est pas de miser sur un nom mais plutôt de façonner quelque chose qui puisse vivre de lui-même. Il ne s'agit pas de perfection mais d'être révolutionnaire.
Je suis avant tout musicienne. Ça a toujours été ma priorité. Je ne me suis jamais lancée dans quoi que ce soit avant que ce ne soit aussi solide que mon premier amour, la musique."



SirDavis. c'est la marque de Whisky qu'elle a lancé il y a déjà quelque temps mais que le grand public n'a connaissance que depuis peu. Une volonté assumée de ne pas mettre son nom sur ce projet afin que la qualité soit mise en avant. En effet, SirDavis a déjà gagné plusieurs récompenses sans même que les dégustateurs sachent que Beyoncé était derrière. Mais alors pourquoi se lancer dans le Whisky ?

"Je n'oublierai jamais la première fois que j'ai goûté du whisky. Ça m'a parlé, je me rappelle que m'étais demandé Pourquoi n'en avais-je pas goûté auparavant ? C'était fort et chaud, la juste dose de défi. J'adore le procédé, le rituel. C'est un engagement. Il faut avoir de la patience et j'aime ça.
J'ai ensuite commencé des dégustations de whisky japonais vintages. Ça m'a introduit à un tout nouveau monde. J'aime tout l'univers du whisky. La couleur, l'odeur, la manière dont ça danse dans le verre ... et j'apprécie tout aussi l'histoire qui va avec.
Chaque bouteille a sa propre histoire. J'aime aussi faire découvrir le whisky à ceux qui ne savent pas encore qu'ils l'aiment. Je pense que beaucoup de femmes aimeraient si elles goûtaient et si on leur expliquait l'univers du whisky.
Il m'a fallu plusieurs années de travail acharné pour y arriver. Des années de tests, à tester et perfectionner ce qu'est désormais la recette finale de SirDavis.

L'ironie du sort est que j'ai voulu créer une marque de whisky avant même de connaître l'histoire de mon arrière grand-père. La découvrir a été profondément inspirant et motivant. Notre héritage en whisky date d'il y a 200 ans. Elle vient d'un homme en Alabama dans les années 1800, entrepreneur businessman mais qui n'aurait jamais eu l'opportunité de créer un Whisky grand public à l'époque. Les barrières systémiques ne l'auraient jamais permis. Mais il s'avère que mon arrière grand-père a planté les graines de ce qui pose les bases. Nous l'honorons de la manière la plus profonde. C'est bien plus qu'un business, c'est l'accomplissement d'un héritage."



Cécred. Autre projet entreprenarial amorcé il y a plusieurs années mais lancé récemment, sa marque capillaire développée avec sa mère. La marque a déjà gagné de nombreuses récompenses en six mois d'existence et les retours des consommateurs semblent positifs.
A nouveau, c'est volontairement que la marque s'est vendue sans son image pour que la qualité des produits soient mis en avant. 

"Quand j'ai débuté ma marque capillaire, j'ai voulu qu'elle soit reconnue pour ce qu'elle fait pour les vraies personnes et leurs cheveux. Au lancement, j'ai pris la décision tout à fait volontaire de ne pas apparaître sur les promos. La première impression de la marque devait reposer sur son seul mérite, pas faussée par mon influence. J'utilise ces produits depuis des années alors je suis la mieux placée pour savoir à quel point ils sont magiques."



La musique reste néanmoins son premier amour.

Cowboy Carter, nouvel album aux accents country est le deuxième opus d'une trilogie dont le travail a débuter il y a plus de cinq ans. Un choix qui a fait parlé à bien des niveaux mais qui n'a rien d'anodin.

"Dès le début de ma carrière et sur chaque album, j'ai toujours mélangé les genres. Que ce soit R&B, Dance, Country, Rap, Blues, Opera, Gospel, ils m'ont tous influencés d'une certaine manière. J'ai des artistes préférés dans tous les styles musicaux possibles. Je pense que les genres nous confinent dans des cases et nous séparent. Cela fait 25 ans que je le vis dans l'industrie musicale. Les artistes noirs, et les autres de couleur, ont créé et maitrisé de nombreux styles, depuis toujours.

Raison pour laquelle elle a utilisé un sample du compositeur Joseph Boulogne, connu sous le nom de Chevalier de Saint Georges, sur le titre Daughter (Concerto de violon en D majeur, Opus 3 N.1 II Adagio de 1700). "C'est un témoignage de sa vision. J'espère que cela inspirera d'autres artistes, autant que les fans, à creuser et à en apprendre davantage sur les innovateurs noirs de la musique qui nous ont  précèdé. La plupart des artistes talentueux n'ont jamais la reconnaissance du grand public qu'ils méritent, surtout lorsqu'ils défient les codes.

J'étais tellement contente de voir l'accueil mondial qu'a eu une chanson comme Texas Hold'Em. J'étais encore plus heureuse de voir comment cela a bougé les choses pour la Country à travers la musique mais aussi la mode, l'art et la culture, et mis en avant d'autres grands artistes talentueux comme Shaboozey, Tanner Adell, Willie Jones, Brittney Spencer, Tiera Kennedy et Reyna Roberts."

D'ailleurs, ces derniers sont reconnaissants de l'impact de cet album qui a ouvert des portes pour une nouvelle génération, notamment Shaboozey qui s'est récemment exprimé face à l'absence de nomination de Cowboy Carter aux CMA Awards : "En temps qu'artiste, on ne se dit pas "comment je vais faire pour gagner cette récompense ? Mais c'est plutôt "comment vais-je délivrer la musique la plus intentionnelle et impactante? Et ce projet (Cowboy Carter) a changé la vie de plusieurs personnes, la mienne inclue.

La valeur culturelle s'avère ainsi bien plus importante que la reconnaissance de l'industrie et Beyoncé l'a compris depuis un bon moment.

Ses fans lui reprochent gentiment d'ailleurs de ne pas avoir eu de clip videos lors de la sortie de Renaissance, puis de Cowboy Carter.

"Bien qu'il ait été important à un moment que nous ayons tous des images, je pense que nous devrions désormais nous concentrer sur la voix. La musique est si riche en histoire et en instruments. Il faut des mois pour la digérer, rechercher et comprendre. La musique a besoin d'espace pour respirer d'elle-même. Parfois un clip vidéo peut distraire la qualité de la voix et la musique. Des années de dur labeur et de détails mis au service d'un album qui a pris plus de quatre ans à être réalisé! La musique suffit. Les fans du monde entier deviennent le visuel. C'est ce qu'on a eu lors de la tournée et on en a eu davantage suite au film.
Je me suis extirpée de la formule de la pop star depuis très longtemps. J'ai arrêté de me concentrer sur ce qui était populaire et commencé à me focaliser sur ces choses qui s'améliorent avec le temps et l'expérience. La bonne musique et les messages forts ne partiront jamais".

Et c'est vrai surtout depuis la sortie surprise de son album visuel Beyoncé en 2013, Beyoncé ne suit plus les codes établis. Ses derniers visuels officiels datent d'il y a trois ans pour Black Is King et sont d'une grande qualité, largement sous estimés selon moi.




Mais qu'est-ce qui inspire Beyoncé en musique ou au cinéma? Qu'est-ce qu'elle écoute actuellement ?

"J'aime beaucoup et je respecte toutes les femmes chanteuses et auteures-compositrices du moment ... Raye, Victoria Monét, Sasha Keable, Chloe x Halle, et Reneé Rapp. J'aime beaucoup Doechii et GloRilla, et je viens de découvrir That Mexican OT, qui vient de Houston…. J'aime bien “Please Please Please” de Sabrina Carpenter, et je pense que Thee Sacred Souls et Chappell Roan sont talentueux et intéressants. Je suis obsédée par Miley Cyrus, je suis fan.

Mais en fait, je passe la plupart de mon temps à écouter les classiques, comme Stevie Wonder, Marvin Gaye et d'autres artistes du label Stax. Sinon le meilleur film que j'ai vu cette année est Vice Versa 2 que j'ai trouvé brillant. Et je regarde actuellement House of the Dragons et The Chi."



Mais en dehors du travail et de ses enfants, elle fait quoi Beyoncé? Comment recharge-t-elle les batteries?

"Chanter n'est pas un travail pour moi. Je chante pour moi. J'aime la musique et j'aime chanter. C'est une passion qui coule dans mes veines. Il y a comme de la magie à travers les sensations de ma gorge, la résonnance qui vibre à travers mon corps. Quand je suis au plus bas, quand je suis triste ou malade ou encore anxieuse, quand j'ai des insomnies, je chante. Et souvent, je chante seule.

Ma voix a toujours été mon compagnon. voilà pourquoi j'ai toujours apprécié d'être seule. La musique comprends mon coeur même quand je n'ai pas les mots. Mais c'est toujours dans des espaces privés, au studio ou dans la voiture, que je trouve la paix.

Chanter m'apaise, ça régule mon rythme cardiaque. C'est mon meilleur shot de dopamine. Il y a une certaine magie à s'assoir au piano et laisser ses doigts courrir au hasard. Chanter m'a toujours guerrie. C'est mon refuge.

C'est l'une des plus grandes joies de ma vie, un besoin aussi vital que de respirer. Sans chanter, sans musique, sans création, je serais une morte vivante. Créer de la musique n'est pas un travail pour moi, je suis née pour ça.

Sinon j'ai aussi mes dimanches Cécred où je prends soin de moi. Je prends des bains aux huiles essentielles, je fais de l'acupuncture, de la reflexologie, de la cupping thérapie et j'utilise les bols chantants avec les enfants. Je fais du miel, je peins, je décore, je nage et je dessine des vêtements ou des scènes. J'ai écrit des livres pour mes enfants et fait un peu d'animation. Tout ce qui est créatif me rends heureuse."

"Je suis convaincue que le passé, le présent et le futur sont très liés. Notre histoire est un portail vers le futur. Je me sens connectée à mes ancêtres et je crois qu'ils me guident, moi et ma famille. J'essaie de restée réceptive à cette voie. Je suis une extension de mon oncle Johnny, mon arrière grand-père, et de mon arrière grand-mère Agnez Deréon. J'ai aimé ces choses qu'ils aimaient, avant même de le savoir.

Mes rêves, mes passions, mes compétences, mes peurs, mes traumatismes, sont tous connectés à mes ancêtres. Ils font partis de moi, et moi d'eux. Et je suis honorée de pouvoir partager cet héritage familial."



L'interview originale et intégrale est à retrouver chez GQ.

Photos de Bryce Anderson




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