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📚J'ai lu : Chère Ijeawele, ou un manifeste pour une éducation féministe


 

Il y a quelques semaines, j’ai lu ce formidable bouquin de l’auteure nigérienne Chimamanda Ngozi Adichie qu’on ne présente plus.

Une lecture fluide et rapide mais très enrichissante qui appelle Ă  la rĂ©flexion : tout ce que j’aime et je vous en partage les grandes lignes car il pourrait vous plaire Ă©galement, que vous soyez futur parent, dĂ©jĂ  parent ou juste ouvert Ă  la reflexion sur les problĂ©matiques liĂ©es Ă  l'Ă©ducation, au sexisme et au fĂ©minisme.

Avec cet ouvrage paru en 2017, l’auteure nous offre, sous forme d’une lettre à une amie jeune maman venant d’accueillir une petite fille, 15 suggestions pour une éducation féministe à l'attention des hommes aussi bien que des femmes.

«Je suis convaincue de l’urgence morale qu’il y a à nous atteler à imaginer ensemble une éducation différente pour nos enfants, pour tenter de créer un monde plus juste à l’égard des femmes et des hommes.»

A travers ces 80 pages, sont abordées différentes thématiques sur lesquelles nous devrions réfléchir vis-à-vis de l’éducation donnée à nos filles, souvent à remettre en cause face au poids de mauvaises pratiques qui pèse parfois encore sur nos épaules via notre entourage.

Devenir parent est suffisamment difficile pour en plus se rendre contre, des années plus tard, qu’on a perpétué des habitudes et croyances auxquelles on n’adhère finalement pas. C’est en ce sens que j’ai beaucoup apprécié la démarche de ce petit livre qui pourrait presque être un guide à offrir à tout nouveau parent. Alors bien sûr, lorsqu’on évoque le féminisme, chacun a son avis mais il vaut largement le coup d’être lu avant de s’en faire un avis définitif, je vous assure.

"Ne fais jamais peser, je t'en prie, ce genre de pression sur ta fille. Nous apprenons aux filles à être aimables, gentilles, hypocrites. Et nous n'apprenons pas la même chose aux garçons. C'est dangereux. Tant d eprédateurs sexuels en ont tirés parti. nombre de filles gardent le silence alors qu'on abuse d'elles aprce qu'elles veulent se montrer gentilles. Nombres de filles perdent leur temps à essayer d'être "gentilles" avec des gens qui leur font du mal. C'est là la conséquence catastrophique du souci de plaire. "

Pour reprendre quelques pistes Ă©voquĂ©es, Chimamanda averti par exemple sur la nĂ©cessitĂ© d’aller Ă  l’encontre des « rĂ´les de genre Â» et de laisser son enfant ĂŞtre un individu Ă  part entière, avec ses dĂ©fauts et ses qualitĂ©s, bien au-delĂ  de ce qu’on attend d’une fille. Nos filles devraient ĂŞtre encouragĂ©es Ă  ĂŞtre sincères et bienveillantes mais pas Ă  plaire. Armons-les contre ce rĂ´le de genre car on ne limite pas les garçons en ce sens. Pourtant il est toujours courant de voir la maman cuisiner ou s’occuper de la tenue de la maison mais beaucoup moins le papa…

" En refusant d'imposer le carcan des rĂ´les de genre aux jeunes enfants, nous leur laissons la latitude nĂ©cessaire pour se rĂ©aliser pleinement. Considère ta fille comme une personne, pas comme une fille qui devrait se comporter comme ci ou comme ça. ApprĂ©cie ses points forts ou faiblesses en tant qu'individu. Ne la compare pas Ă  ce qu'une fille devrait ĂŞtre. Compare-la Ă  ce qu'elle devrait ĂŞtre en donnant le meilleur d'elle-mĂŞme. "

De mĂŞme, arrĂŞtons de conditionner les filles face Ă  au mariage. Le fait que les filles soient obnubilĂ©es par cette institution  va crĂ©er une inĂ©galitĂ© car, le mariage Ă©atnt de fait plus important Ă  leurs yeux, ce sont encore les femmes qui font des sacrifices et sont perdantes face Ă  cette institution.

Une femme ne devrait par ailleurs pas se dĂ©finir par son rĂ´le d’épouse ou de mère, comme on peut le voir sur de nombreuses Bio de profils fĂ©minins sur Instagram. Combien d’hommes se prĂ©sentent ainsi ?  Elles doivent se dĂ©finir en tant qu’elles-mĂŞmes.

" Dans notre monde, le rĂ´le des femmes en tant qu'Ă©pouses et mères importe toujours bien plus que tout le reste. "

Aussi, Chimamanda mets en garde contre le « fĂ©minisme light Â» qu’elle dĂ©finit comme Ă©tant l’idĂ©e vĂ©hiculĂ©e qu’un homme est naturellement supĂ©rieur et que le bien-ĂŞtre d’une femme serait conditionnĂ© Ă  la bienveillance d’un homme, le tout en utilisant le registre de la permission.

L’arrivée d’un enfant, surtout le premier, est en évènement important dans la vie d’une femme. Entre les chamboulements physiques, physiologiques, les changements liés à l’organisation à la maison et au travail, on se pose rarement la question des grandes orientations éducatives. Que faut-il éviter et que faut-il privilégier afin que cette petite fille devienne une future femme libre des injonctions de la société et du patriarcat, et tout simplement heureuse et sereine ? Je pense que ce livre est un bon guide pour y répondre.

Que l’on soit d’accord ou non, ce sont assurĂ©ment des axes de rĂ©flexion très intĂ©ressants sur l'Ă©ducation que je vous invite vivement Ă  dĂ©couvrir en intĂ©gralitĂ©. Pas d’excuses, il se lit vraiment très vite !

Si vous l’avez lu, n’hésitez pas à me livrer vos impressions.



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