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Mesdames, et si on arrêtait de courir?!


Transports, boulot, courses, RDV divers, on n'arrête pas de courir au quotidien et davantage lorsqu'on est maman! Il arrive que ce rythme effréné devienne une norme car, selon nous, on n'a pas le choix, c'est comme ça, il faut bien travailler et jongler avec nos autres activités. Une journée semble bien courte par rapport aux milliers de choses à faire. 

Lorsque ce rythme menace notre santé, aussi bien physique que mentale (lorsqu'on s'autorise à s'en apercevoir), il faudrait se poser la question de savoir quel est le but. Mais vraiment, pourquoi s'astreindre à se conformer à un tel rythme, parfois négliger son bien-être et celui de ses proches, pour une activité professionnelle souvent non épanouissante et peu valorisante?

Je me livre aujourd'hui sur ce sujet qui m'a travaillé de nombreux mois avant de me rendre compte que je frôlais le burn-out et/ou la dépression(au choix!) et qu'il m'était urgent d'agir. Si certains aspects d’une telle situation vous semblent familiers, j'espère que mon recul sur celle-ci vous apportera, d'une manière ou d'une autre, quelques pistes pour passer vous aussi à l'action.


Il ne faut pas se leurrer, bénéficier aujourd'hui d'un CDI est un plus non négligeable et le mot démission sonnait, en tout cas pour moi, comme un gros mot inconcevable, réservé à la seule condition d'avoir été débauchée pour un job de rêve ou après avoir gagner à l’Euro millions! Un gros mot qui fait peur, vu le contexte économique, surtout lorsque l'on a deux bouches à nourrir et que l'après d'un tel acte est incertain, même en couple, la perte d'un salaire s'avère souvent difficile.

Pour replacer les choses dans leur contexte, ce fut une longue réflexion avant cette décision de quitter mon premier emploi stable de longue date.
Mon profil n'est peut-être pas si atypique : j'ai grandit en région parisienne avec des parents aux revenus moyens, ma scolarité elle aussi moyenne s'est soldée par une année à l'université sans obtenir de diplôme. Sans vouloir me trouver d'excuses, rares sont ceux qui, le Bac en poche, savent exactement vers quel métier s'orienter et personnellement, la filière dans laquelle je m'étais engagée était bien trop vaste et théorique pour que je m'investisse davantage. Comme pour toute ma scolarité en fait, l'aspect concret m'a toujours manqué. Je fais partie de celles qui ont besoin d'un sens, de savoir à quoi sert ce que je suis censée apprendre et retenir, à quoi bon sinon?!
Malheureusement, le BTS en alternance vers lequel je m'étais ensuite tournée n'a pas abouti, faute d'employeur, mais mon sérieux sur un de mes job d'été m'a valu d'être recommandée vers un autre qui lui-même m'a ensuite apporté une opportunité insoupçonnée. Aucune ambition déterminée en vue, pourquoi ne pas saisir cette opportunité ? De simple hôtesse-standardiste, je passais à secrétaire d'un service spécialisé sans aucune qualification, avec la seule confiance d'une hiérarchie au management qui n'existe plus vraiment de nos jours ! Mais tout s'apprend, donc j'ai appris et j'ai apprécié ce métier qui finalement me convenait totalement. 
Après plusieurs changements au sein de la direction, un premier enfant, un BTS obtenu sur le tard en 10 mois via un Congé Individuel de Formation, l'envie de partir, l'arrivée d'un second enfant et un mariage, me voilà 12 ans après, seule au même poste, surchargée de travail autrefois géré par deux personnes et sans aucune reconnaissance de mon investissement par mes supérieurs hiérarchiques! 
Alors, oui, il y avait tout de même quelques avantages et j'avais un poste stable me permettant de m'occuper de mes enfants et un salaire convenable pour un poste que je connaissais désormais par cœur. C’est beau sur le papier. MAIS, parce qu'il y a un "mais", comme dans une relation amoureuse, lorsqu'il n'y a plus de réciprocité, que l'on ne se sent plus à l'aise, qu'on se lève le matin en trainant des pieds, qu'on se force à aller travailler sans grande conviction pour payer ses factures, il faut songer à partir. Notez que quand dialogue il y avait avec la hiérarchie c’était un dialogue de sourds car l'économie de personnel paraissant prioritaire au bien-être des salariés, (même si j’étais partiellement responsable de la situation au sens où la culture de la plainte n'est pas ancrée en moi), le stress ressenti ne pouvant être mesuré, tout allait bien de leur point de vue.
Bref, remédier à cette situation était plus que nécessaire surtout lorsque la santé est impactée : à force de tirer sur la corde, le corps lâche...
Je venais d'entrer dans la trentaine et probablement je traversais aussi une crise existentielle. Pourquoi devrais-je supporter cela? Est-ce que ma vie professionnelle doit forcément se résumer à cette souffrance pour simplement payer mes factures? Devrais-je subir cela jusqu'à la retraite? Je suis une introvertie qui pense à beaucoup de choses et mes nombreuses réflexions aboutissaient à un constat : ma vie ne pouvait pas se résumer qu'à cela. Je ne suis pas venue au monde pour mener une telle vie! (lol je ne suis personne pour dire ça, mais c’est vrai!) On ne peut pas tout avoir mais, même si je ne suis pas le genre de personne à avoir une grande ambition professionnelle, une "carriériste" comme on dit, je pense que travailler peut être source de bonheur et non une contrainte qui grignote peu à peu le moral, laissant place à des monstres aigris (comme beaucoup de mes anciennes collègues). J'étais persuadée qu'une solution existait afin de mieux concilier ma vie professionnelle et ma vie personnelle qui du coup en était impactée. 
N'oublions pas qu'après le boulot, une femme a d'autres vies : parent, maîtresse de maison, épouse, etc. Alors il fallait agir. La peur du changement s'écrasait devant la crainte de m'encrouter et de me gâcher irrémédiablement dans cette situation, de me laisser aller, de ne plus être la mère que mes filles souhaitent et méritent, la femme que mon mari a connu et surtout, celle que je suis réellement.

On peut critiquer notre système français à bien des niveaux mais notre pays offre de nombreuses possibilités quant à la formation lorsqu'on est salariée, CDI ou CDD ou même en recherche d'emploi.
Fin 2015 tout en préparant mon mariage, j'ai donc retoqué à la porte de l'organisme de formation dont je dépendais qui, après examen de dossier, a accepté de financer, hors temps de travail à l'abri du regard de mon employeur, un bilan de compétence car j'étais un peu perdue face à mon avenir professionnel. A travers plusieurs séances en tête à tête avec un spécialiste, on procède à un état des lieux de votre situation professionnelle et, à partir de différents outils et travaux personnels, on détermine les différentes possibilités envisageables de manière concrète.
Celui-ci, ainsi que celle avec qui je l'ai conduit, m'ont permis d'avoir une toute autre perspective de ma vie professionnelle par rapport à ma vie en général, presque une thérapie car ce regard neuf extérieur m'a été d'une grande utilité. Plusieurs tests (notamment le surprenant MBTI) et pas mal d'émotions remontées, il en a résulté qu'à cette période de ma vie l'important était de trouver un meilleur équilibre entre ma vie de famille et ma vie professionnelle que j’envisageais à priori dans le même domaine. J'allais donc quitter ce CDI qui me grignotait petit à petit pour un autre poste avec de nouveaux critères définis non négociables : la proximité afin de réduire le temps de transport (avant, 45 min dont la fameuse ligne 13 du métro!) et probablement à temps partiel. J'avais besoin de souffler, de me sentir plus libre, et de choisir mes propres contraintes, ce qui s'avère être une vraie liberté.

Après concertation avec MonsieurMonHomme et après avoir repéré quelques pistes sérieuses à travers divers entretiens, ma lettre de démission était prête. Fin février, je quittais donc cet emploi qui m'avais vu évoluer, fait découvrir mon métier, devenir mère et épouse. Je n'avais rien de sérieux mais les indemnités de fin de contrat ainsi que quelques minces économies allaient combler les quelques semaines qui me séparaient de mon nouvel emploi. Je me jetais un peu dans le vide, oui ça fait peur mais c'était néanmoins calculé financièrement parlant, j'avais de quoi régler ma part de loyer et charges pendant environ deux mois.

Aujourd'hui, je travaille 4 jours par semaine à 30 min de chez moi et j'ai le luxe de pouvoir déjeuner avec mes filles deux fois par semaine et les récupérer à l'école trois fois par semaine. J'ai choisi mes contraintes. Mon salaire est bien sûr moindre mais j'avais fait en sorte de n'accepter un nouveau poste que si j'étais en mesure de couvrir mes charges incompressibles. Donc moins d'argent mais plus de temps, pour moi, pour mes enfants, pour un peu tout finalement. Et dans la tête, ça fait une sacrée différence : un bien-être fou! Je suis loin d'être ce qu'on appelle une mère poule mais n'étant ni carriériste ni désireuse d'être femme au foyer, le juste milieu me semblait idéal, au moins pour un temps. Un enfant grandit vite et les premières années qui le construisent ne se rattraperont jamais. D'ailleurs, je conseille à toute jeune mère de profiter d'un congé parental à temps partiel. Il suffit de calculer si la perte financière est soutenable. 
L'important, aujourd'hui et maintenant pour moi, c'est cet équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.

Avec du recul sur tout ça, je me demande pourquoi je n'avais pas osé franchir le cap plus tôt. La seule responsable est la peur. Celle de sortir d'une zone de confort pourtant nuisible et dévastatrice à long terme. Celle du changement. Personne n'aime le changement mais il s'avère pourtant parfois indispensable. Et je repense à certaines de mes anciennes collègues qui n’arrêtent pas de se plaindre de leur condition mais restent là où elles sont, aigries, car persuadées que rien ne peut changer. Ce sont ces mêmes qui créent des problèmes aux autres collègues car leur vie personnelle est si éloignée de ce qu'elles souhaitent vraiment, (le monde cruelle des femmes!). Le secret c'est que nous sommes la seule personne à opérer les changements nécessaires à ce que l'on souhaite, pas les autres. Du coup, nous sommes également la seule responsable si la situation stagne ou se dégrade. 

Si vous êtes dans une situation similaire, demandez-vous simplement ce que vous ressentirez si, dans un an, dans 5 ans vous êtes dans la même situation qu'aujourd'hui?  Que peut-il se passer de pire que maintenant si vous quitter cette situation dont vous ne voulez plus ? Les inquiétudes sont légitimes. Il convient de les poser sur papier et d'y apporter des solutions concrètes. Les fameux "et si"... D'ailleurs j'étais prête à aller prendre un petit job d'appoint ou une mission Interim si vraiment au bout des deux mois, rien ne se serait présenté! A noter aussi que j'exerce un métier dans un secteur qui recrute et que j'avais réalisé un grand travail sur mon CV et ma recherche d'emploi plusieurs mois avant de donner ma démission. Tout s'organise et s'anticipe.

On dit que ce que l'on redoute le plus est aussi ce dont nous avons le plus besoin. C'était le cas pour moi. Je pense que je frôlais le burn out (heures supp' à gogo, grosses journées, rentrées tardives sans voir ses enfants, etc.). J'avais besoin de changement et je ne regrette pas du tout. C’est un processus qui peut être plus ou moins long, le temps d'évaluer la situation, l'aspect financier notamment, et envisager les possibilités.

"Plus de 3 millions d’actifs seraient exposés au burn out en France.
Parmi eux, 21% des femmes se sentiraient émotionnellement vidées par leur travail. La plupart d’entre elles ont 50 ans ou plus."

Les femmes sont aujourd'hui soumises à pas mal de pression et avec de petits moyens il est très difficile d'assurer sur tous les tableaux mais se pencher sur la question et trouver des solutions pour une vie plus équilibrée vaut le coup pour son propre bien être. Une femme épanouie est une femme plus en paix avec elle-même, une mère plus apte à s'occuper de ses enfants, de sa famille. 
Cette question d'équilibre me semble fondamentale dans une société qui nous veut performante sur tous les fronts mais néglige la charge émotionnelle que beaucoup subissent. Un équilibre relatif d'une femme à une autre et qui varie également selon les phases que nous traversons. Nos besoins évoluent selon les circonstances et c'est tout à fait normal. Ce qui n'est pas normal c’est de se soumettre à un rythme qui va à l'encontre de ces besoins.



Finalement, remettre ma lettre de démission, avec le sourire, a été ma meilleure décision professionnellement parlant. J'ai, ces dernières années, mis un point d'honneur à ne m'entourer que d'ondes positives et un environnement de travail toxique n'en fait assurément pas parti. Je ne cours plus autant, je suis moins stressée et j'ai enfin l'impression de vivre normalement, à un rythme choisi, sans être étouffée.
Je garde à l'esprit que cette situation est temporaire et que je devrais me remettre en quête d'un nouveau poste dès que ma grande entrera au collège, et en vue d'autres projets, mais quel bonheur! L'argent c’est bien mais le temps est une denrée si rare et plus précieuse. Et mes filles, mes MiniMoi(si vous me suivez sur Insta), me notifient souvent ce temps qualitatif passé avec elles, et j'apprécie tout autant. 
Par ailleurs, je pense aussi qu'on peut tout avoir : l'argent, le taf souhaité, restez en forme et une vie personnelle harmonieuse, mais il faut une sacré dose d’organisation et accepter de parfois déléguer certaines activités chronophages!


Alors si une telle situation vous semble familière et que vous souhaitez un quotidien différent, la bonne nouvelle c’est que la solution, c'est vous! Les solutions existent et n'attendent plus que vous vous y intéressiez de plus près. Renseignez-vous sur le bilan de compétence, la VAE, vos droits à la formation ou simplement sur un aménagement de temps de travail (télétravail par exemple) sinon un autre poste dans votre entreprise. On peut aussi se pencher vers l'entreprenariat qui, malgré les difficultés, peut s'avérer être une révélation pour certaines.
Alors prenez le temps pour évaluez sérieusement votre situation et agissez, la vie est trop courte pour ne pas la mener sereinement. Choisissez vos contraintes.


Commentaires

  1. Merci pour cet article, merci pour ton témoignage! Valérianne, 24ans, sans emploi et 1garçon de 3ans.

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    1. De rien Valérianne! Bon courage pour tes projets, ne lâche rien.

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