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📚 J'ai lu : "Survivre au taf" de Marie DaSylva


Certains d’entre vous connaissent dĂ©jĂ  l’auteure de ma derniĂšre lecture et peut-ĂȘtre que, comme moi, vous en ĂȘtes fan!

Elle est devenue coach stratĂ©giste suite Ă  une mauvaise expĂ©rience professionnelle, un licenciement suivi d'un burn-out entre autres luttes contre certaines discriminations (notamment grossophobie, racisme et misogynie). 

Marie DaSylva est surtout connue sur la TwittosphĂšre pour ses sĂ©ances hebdomadaires oĂč elle offrait dĂ©jĂ  tous les jeudis des conseils et stratĂ©gies de dĂ©fense aux personnes minorisĂ©es face aux difficultĂ©srencontrĂ©es dans la sphĂšre professionnelle.

Depuis, elle a fondĂ© son agence Nkaliworks oĂč elle accompagne ses clients qu’elle nomme pĂ©pites (principalement des femmes non blanches mais aussi des hommes plus rĂ©cemment) Ă  dĂ©terminer ce qui ne va pas et Ă  agir en consĂ©quence.

Parfois, on a tellement l’habitude de prendre sur soi, gagnĂ© par la peur de perdre son emploi et sans s’offrir la perspective d’une autre issue possible, qu’on ne voit plus que ce que l’on subit quotidiennement n’est pas normal, et souvent aussi au dĂ©triment de sa santĂ©.

« Chaque dĂ©cision qui te fait prioriser ta santĂ© mentale est la meilleure dĂ©cision possible. »

Le livre est conçu en plusieurs chapitres reprenant les thématiques les plus traitées par Marie DaSylva en coaching avec un exemple concret et réel d'une pépite. Elle a tenu à ce que les cas choisis restent universels.

L’exemple de Sandra pourra, je pense, faire Ă©cho Ă  beaucoup de personnes. Combien sommes-nous encore dans ce cas ? Combien d’entre nous avons Ă©tĂ© dans cette configuration ? Qui va aller au-delĂ  de cette peur irraisonnĂ©e de perdre son poste pensant Ă  tord qu’il n’y a pas mieux ailleurs ?

Extrait :

Sandra avait excellĂ© en tant que fourmi lors de son premier emploi : des heures interminables, des urgences Ă  n’en plus finir, faire le travail de trois personnes. Le management est l’art de faire descendre l’ascenseur de merde Ă  l’Ă©tage d’en dessous, et ce sans fin. Ses managers lui demandaient de mettre de l’ordre dans un chaos lui-mĂȘme structurel.

Pallier des difficultés structurelles par une organisation personnelle est une utopie dangereuse.

« La peur de ne pas ĂȘtre Ă  la hauteur nous pousse Ă  s’adapter Ă  l’extrĂȘme, et ce Ă  son corps dĂ©fendant : d’oĂč le burn-out. »

Et je me reconnais grandement dans cette derniĂšre affirmation car j’ai vĂ©cu cette situation professionnelle oĂč ma santĂ© mentale Ă©tait en pĂ©ril. Mais la femme que j’Ă©tais ne pouvait se l’avouer alors mon corps s’en est chargĂ© : palpitations conduisant Ă  une consultation en cardiologie en urgence. Le dĂ©clic pour me poser de sĂ©rieuses questions : qu'ai-je Ă  gagner Ă  continuer Ă  me surpasser ainsi? Une autre voie est-elle possible?Et comment la mettre en place? J’aurai, Ă  l’Ă©poque, bien eu besoin des conseils de Marie pour mieux organiser mon dĂ©part de cette entreprise dont la direction s'est refusĂ©e Ă  entendre mon mal ĂȘtre. Je suis partie Ă  ma maniĂšre et avec les moyens Ă  ma disposition pour finalement me prioriser et Ă©voluer professionnellement dans un environnement plus sain et parfaitement compatible avec ma vie de famille (j'en parlais ICI). Cette dĂ©mission reste Ă  ce jour la meilleure dĂ©cision de ma vie professionnelle.

« Qu’allons-nous faire du temps qui nous est imparti ?

Quel rapport entretenons-nous avec ce temps quand il est malmenĂ© par l’oppression ?

Dans quelles circonstances nous Ă©chappe-t-il constamment et semble-t-il ĂȘtre capturĂ© par des forces extĂ©rieures ? »

Ce sont les axes de travail de Marie pour Ă©laborer les stratĂ©gies d’auto-dĂ©fense

Ce livre s’adresse Ă  toutes les personnes qui rencontrent des difficultĂ©s dans le milieu Ă©tudiant ou professionnel et qui ne correspondent pas Ă  « la classe dominante », c'est-Ă -dire ni homme, ni blanc, ni hĂ©tĂ©ro, ni valide.  

Pour toutes celles et ceux qui ne se sentent pas complĂštement Ă  l’aise sans franchement dĂ©terminer pour quelle raison, Marie aide Ă  mettre des mots dessus et Ă  prĂ©voir un plan d’action car, aprĂšs tout, pour quelle raison faudrait-il ne pas ĂȘtre Ă©panoui au travail ? Avoir une relation toxique avec son travail n'est pas sain mais nous sommes souvent dans le dĂ©ni.

L’auteure rappelle la nĂ©cessitĂ© de contrer les discours anti-victimes de type « supporte », « qu’as-tu fait pour que cela arrive ? »  ou « mais tu n’as pas le choix », dont le seul but est de nous faire taire. « Le symptĂŽme, c’est le mal qui passe par la chair pour rĂ©vĂ©ler. Tu perds tes cheveux, tu fais des ulcĂšres parce que cette boule au ventre est bien lĂ  finalement, tu ne dors plus. Parle avec toi. »

Au delĂ  de savoir pourquoi, il devient vital de se poser la question : comment j’arrĂȘte de souffrir ?

A cette question, j'avais rĂ©pondu en abandonnant sans aucune rĂ©ticence un job Ă©tudiant dans une trĂšs grande entreprise internationnale. La manager de mon Ă©quipe Ă©tait odieuse, souvent insultante et mĂ©prisante. Ce n'Ă©tait pas personnellement dirigĂ©, tous les nouveaux en faisaient les frais mais personnne ne disait rien.  Je n'y sus restĂ©e que quelques mois mais je m'y rendais les derniĂšres semaines avec la boule au ventre.  MalgrĂ© mon manque d'expĂ©rience et mon jeune Ăąge, j'avais compris qu' Ă©voluer dans un contexte aussi toxique n'Ă©tait pas normal ni supportable alors je suis partie, pour ma santĂ© mentale. Qui a dit qu'on Ă©tait lĂ  pour souffrir?!

J’ai apprĂ©ciĂ© dĂ©couvrir le point de vue de personnes rencontrant d’autres discriminations. On en entend parler mais, sans la parole des concernĂ©s, on ne peut rĂ©ellement se rendre compte de l’impact de certaines paroles ou gestes. C’est ici trĂšs intĂ©ressant de les entendre enfin et d'avoir du coup un petit miroir sur nos propres actes. TrĂšs enrichissant.

Aussi les stratĂ©gies de dĂ©fense sont dĂ©terminĂ©es sur-mesure et donnent envie d’ĂȘtre pris sous l’aile dee faire Ă©quipe avec Marie.

J’ai moins apprĂ©ciĂ© l’Ă©criture inclusive, dĂ©concertante de mon point de vue car je n’en ai pas l’habitude sur de longs textes. Cependant, je comprends tout Ă  fait la dĂ©marche de l’auteure (qu'elle explique d'ailleurs trĂšs clairement) et je ne peux qu’applaudir son choix, Ă  moi de m'adapter! 

En attendant de vous procurer ce livre (ou de l’offrir Ă  qui de droit), sachez qu’il y a aussi un podcast « Better Call Marie » et que vous pouvez retrouver ses threads avec le hashtag #JeudiSurvieAuTaf via Twitter (@napilicaio).

Je conseille vraiment ce livre Ă  tous ceux qui dĂ©marrent dans la vie active et Ă  ceux qui ne se sentent pas vraiment Ă©panouis au travail afin que le mal-ĂȘtre au travail ne soit qu’un mauvais souvenir, surtout aprĂšs cette pĂ©riode Ă©trange de confinement oĂč les remises en question sont plus que nĂ©cessaires pour que notre bien-ĂȘtre, physique et moral, soit la prioritĂ©.

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