@britishvogue / 📷Steven Klein |
Je viens vers vous car Rihanna se confie dans l'édition britannique du magazine Vogue du mois de mai à paraître ce 3 avril. Chanteuse, businesswoman, Rihanna a su montrer qu'il fallait parfois pousser les barrières et oser. Une fois n'est pas coutume, elle fait un geste significatif avec cette nouvelle une de magazine.
C’est un bel entretien que la chanteuse a accordé à la journaliste Afua Hirsh fin février dans les bureaux hollywoodiens de Roc Nation, un soir peu après minuit. L'interview dans son intégralité est à lire ICI mais je me propose de vous en retranscrire l'essentiel pour les non anglophones (vous me remercierez plus tard!)😊
C'est un détail anodin pour certains mais cette une est inédite voir historique puisque c'est un durag que l'artiste a choisi pour ce shooting (photographiée par Steven Klein), inspirée par le thème "une nouvelle décennie". Qui aurait cru que ce foulard, accessoire parfois controversé, symbole authentique de la culture noire destiné à maintenir les cheveux, si populaire dans la communauté afro-américaine et ailleurs, aurait un jour été mis en valeur dans un si grand magazine féminin à portée mondiale? Personnellement, pas moi mais après tout, c’est Rihanna, celle à qui tout va et à qui tout réussi apparemment. C'est bien elle qui pouvait nous amener à le considérer sous le "prisme de la haute couture", une idée soumise à l'équipe de shooting via un message WhatsApp envoyé à 2 heures du matin!
Premièrement, sachez que Rihanna, bien qu'icône de la mode, n'a rien d'une diva. Il faut le dire parce qu'en arrivant, la journaliste explique que la chanteuse aux multi-facettes semblait un peu timide et même presque soulagée que ce soit Afua Hirsh qui brise finalement la glace et fasse le premier pas en la saluant d'une accolade chaleureuse. Étonnant, non?
On apprends d'emblée, après qu'elle ait complimenté la journaliste notamment sur sa coiffure (de jolies tresses), que Rihanna n'est pas le genre de meuf à pré-laver ses mèches capillaires dans du vinaigre de cidre avant de les porter, comme c’est recommandé. Elle n'a pas le temps! "Et après, ça sent quoi? Comme ces pastilles pour l'haleine?"
Autre chose pour laquelle elle n'a pas le temps : dormir! Au lieu de ça, elle préfère des siestes ou des temps calmes, plus compatibles avec son rythme créatif (d'où l'heure tardive de l'interview).
Aussi, elle reste simple, pas le temps pour les chichis. La meuf arrive tardivement, retenue par un projet en cours, et alors qu'on pourrait lui servir sur une plateau tout ce qu'elle désire, elle se contente juste de biscuits ou de quoique ce soit qui traîne dans le coin.
UNE FEMME DU MONDE
Elle partage sa vie entre Londres, où elle se sent toujours très créative, Paris, qu'elle affectionne pour l'inspiration niveau mode, la Barbade, chez elle, et le Mexique dont elle se sent proche.
A savoir que sa mère est une immigrée guyanaise arrivée à la Barbade à une époque où les guyanais n'étaient pas les bienvenus. Elle mets ce rejet, ressenti enfant, en parallèle avec le ressentiment des américains envers la communauté latino, notamment les mexicains. Elle tient à préciser que sa mère "n'était pas dans l'illégalité mais je sais à quoi ressemblent ces luttes. J'en ai été témoin. J'étais dedans. J'avais, à peu près 8 ans, lorsque j'ai expérimenté cela en plein milieu de la nuit. Et je sais à quel point ça peut être écœurant en tant qu'enfant, d'être sorti de chez soi en pleine nuit"."Les guyanais étaient les mexicains de la Barbade".
L'injustice ne la laisse pas indifférente et la pousse à agir ou à s'exprimer dès que possible comme dernièrement en recevant son prix NAACP, appelant chacun à agir contre le racisme. Elle explique que le racisme est présent partout et surtout à Londres où il est presque ordinaire, implicite, les gens n'en sont même pas conscients : "Je pense que la brutalité policière est probablement extrêmement présente en Amérique, mais le racisme est partout. Vraiment partout". Rihanna vit dans le même monde que nous et, en cette période difficile, elle s'est récemment associée à Jay-Z, à travers leurs associations caritatives respectives, pour un don d'un million de dollars chacun fin de lutter contre le corona virus.
BUSINESSWOMAN
Vu tout ce qu'elle a dévoilé l'an dernier, on comprend bien que c'est une acharnée du travail, très investie. Rihanna n'est pas le genre de meuf à avoir une idée et à tout déléguer en apposant juste son nom sur le produit fini.
On apprends notamment qu'elle a personnellement choisi les noms de chacun de ses produits de maquillage et rédigé leur description. "J'ai une grande équipe mais je ne pense pas forcément que leur ton soit le même que le mien. Je considérerai comme un mensonge le fait de vendre quelque chose que je ne puisse pas m'approprier". En parlant de Fenty Beauty, énorme succès dès sa sortie il y a à peine trois ans, la marque pèse aujourd'hui 3 milliards de dollars.
Sachez d'ailleurs qu'elle considère la marque comme une longue lettre d'amour à sa mère qu'elle observait en train de se maquiller, enfant.
Et c’est vrai qu'elle a fait fort mais reste pourtant humble et même surprise lorsque qu'on lui dit que parier sur autant de teintes (plus de 40 à la sortie) était une belle stratégie. Non, pour elle c’est juste normal qu'une marque puisse proposer un produit pour toutes les carnations.
Et c’est vrai qu'elle a fait fort mais reste pourtant humble et même surprise lorsque qu'on lui dit que parier sur autant de teintes (plus de 40 à la sortie) était une belle stratégie. Non, pour elle c’est juste normal qu'une marque puisse proposer un produit pour toutes les carnations.
Les 50 teintes disponibles pour le fond de teint Fenty Beauty IG : @fentybeauty |
A croire qu'elle n'a pas assez de travail, Rihanna dit être en train de travailler désormais à développer une ligne dédiée à nos peaux, Fenty Skin, dont elle tente d'obtenir le même niveau de perfection que ses autres marques. "Les soins pour la peau, c'est la vérité. Soit ça fonctionne, soit ça ne fonctionne pas. On ne peut pas tricher".
Un niveau d’exigence qu'on a aussi pu voir quand elle s'est lancé dans le prêt à porter chez LVMH en créant la maison Fenty mais également au lancement de sa marque de lingerie : Savage x Fenty, une marque accessible (les prix démarrent à 15 dollars), distribuée dans 210 pays et destinée au plus grand nombre (incluant rondes, trans, handicapées, les tailles vont du XS au 3XL, pour touuuuutes!). En bonus, un défilé l'an dernier totalement inclusif (que j'ai adoré!) toujours disponible sur Amazon Video. Un autre succès dont la valeur est estimée à 150 millions de dollars.
GÉRER LA CÉLÉBRITÉ
Simple et assez discrète. Gérer sa célébrité est plus difficile pour elle que ce que l'on croit. Elle a parfois des crises de panique, comme en 2016 où, attendue pour une prestation scénique lors d'une cérémonie musicale, elle a dû quitter le tapis rouge et rentrer. Pas juste parce qu'elle n'avait pas envie mais parce que ça l'angoissait et ne pouvait tout simplement pas. Un problème vocal avait été évoqué...
Elle confie également qu'il n'est toujours pas normal pour elle de se retrouver dans une pièce remplie de célébrités. Elle aime faire la fête mais préfère les endroits bondés où elle passe inaperçue, tant les gens sont occupés : "J'aime ça parce qu'ils sont trop perchés pour se préoccuper de moi. Quand je vais dans ces endroits, je suis invisible. Et rien ne me fait me sentir mieux que d'être invisible."
Mais Rihanna on la connait depuis bien longtemps, elle a débuté alors qu'elle n'avait que 16 ans. Vous vous rappelez de Pon de Replay?! Grandir dans ce milieu en gardant toute sa tête et avec constance tient du miracle. La journaliste lui a posé la question, comment a-t-elle fait pour rester équilibrée malgré la pression des médias et la toxicité de la célébrité? Elle réponds avec nostalgie "A un moment tu es censé redescendre la pente-question de temps. Tu n'es qu'une enfant-star. Tu n'es que la fille d'un titre. Je suis celle qui m'en suis sortie. Toutes ces choses s'infiltrent peu à peu en toi et après un peu de temps, ça m'a amené à devenir sauvage. Tout ça, c’était pas nouveau pour moi, c'était chez moi".
Lors de la présentation de sa collection Fenty au pop-op store New Yorkais début février IG : @fenty |
A PROPOS DE L'ALBUM
Surnommé R9, ce neuvième album promis "avant fin 2019" n'est toujours pas là. Pas de nouveaux sons pour danser au rythmes caribéens. En tout cas, il y en aura bien, elle le confirme mais elle ne peut donner de date de sortie. Elle y travaille dur et musicalement, se sent libre de faire tout ce qu'elle désire, ayant déjà exploré différents styles.
En attendant, on peut l'entendre sur un nouveau son, une première depuis plusieurs années, avec une collaboration sur l'album de PartyNextDoor sorti tout récemment.
ET PLUS TARD
Elle est entourée d'une belle équipe féminine aussi cool que professionnelles, un peu partout dans le monde. Actuellement, au lieu d'aller faire la fête, elle préfère choisir d'aller travailler, un verre à la main. Elle raconte qu'il lui arrive parfois de travailler à une heure avancée de la soirée puis de se demander avec ses collaboratrices si elles continuent ou si elles vont se coucher. Une petite pause café-restauration s'impose alors, on met un peu de musique. Et finalement, toute l'équipe décide de se remettre au travail pour de longues heures! Mais elle rassure, ce rythme n'est pas voué à durer : "Je travaille comme ça maintenant pour ne pas avoir à le faire plus tard".
Rihanna avec sa nièce Majesty en juin 2019 IG : @badgalriri |
Dans dix ans, Rihanna souhaite avoir une vie différente, elle se voit même avec trois ou quatre enfants. Lorsque que la journaliste lui demande si elle serait prête à les avoir seule, si elle ne rencontrait pas la bonne personne, elle répond : "Et comment! Bien sur que oui! J'ai l'impression que la société amoindrie le rôle de mère s'il n'y a pas de père dans les parages. Mais la seule chose qui compte c’est le bonheur, c’est la seule relation saine entre un parent et un enfant. C'est la seule chose qui puisse éduquer pleinement un enfant, c'est l'amour."
Célibataire depuis quelques mois, elle estime, depuis qu'elle a eu 32 ans cette année, que le temps passe très vite et que "la vie est trop courte pour tolérer des conneries".
C'est surtout l'honnêteté qui transparaît chez cette femme que retiendra la journaliste à l'issue de cette interview. Un entretien qui lui a permis de passer une nuit avec Rihanna! L’honnêteté, peut-être le secret de la réussite de Rihanna. Honnête avec le monde, honnête avec elle-même.
"J'ai toujours cherché ce à quoi je pouvais me rattacher en terme de santé mentale et de loyauté. J'ai toujours cherché ce qui était vrai".
Voilà, voilà. Bon ben à l'heure où j'écris, toujours pas d'album mais on va dire qu'on appréciera davantage cet album tant attendu lorsqu'il sera enfin sorti.
Une femme inspirante, tant par son travail que son éthique et son hygiène de vie. Hâte de voir évoluer notre chère RiRi dans d'autres domaines qui lui réussiront, sans aucun doute, tout aussi bien qu'aujourd'hui.
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